Bonjour à tous,
20 ans que je nage dans les bassins parisiens et je m'étais, jusqu'alors, accommodée de beaucoup de faits aberrants car il le faut bien.
Oui, il le faut bien tant il apparaît de plus en plus certain que les piscines municipales n'appartiennent plus ni à la Mairie de Paris ni au public qui les fréquente, et qui les subventionne avec ses impôts, mais aux employés qui en ont pris le pouvoir !
La Butte aux Cailles, par exemple :
Depuis plusieurs semaines, les employés de la Butte aux Cailles ne répondent plus que très (très) rarement au téléphone.
Difficile par conséquent de savoir si la piscine est ouverte ou fermée. Pourtant les grèves et " fermetures pour incident " sont loin d'être exceptionnelles dans cet établissement, réouvert depuis peu après une fermeture d'une année, et il serait bien utile de pouvoir nous renseigner afin d'éviter de se retrouver bredouille devant les portes fermées. C'est bien d'ailleurs ce que le site de la Mairie de Paris nous conseille de faire au cas où on n'y aurait pas pensé, merci du conseil la Mairie de Paris ! Bref.
Des employés qui ne répondent pas au téléphone donc et un message qui entretient la confusion. En effet, le message du répondeur téléphonique débute systématiquement par une voix féminine qui dit : " La piscine est exceptionnellement fermée, merci de votre compréhension ".
Pour autant, ce matin - miracle ! - je parviens à joindre l'accueil, j'en profite pour indiquer à mon interlocuteur que le répondeur mentionne que l’établissement est fermé. S'en suit un dialogue édifiant :
- C'est un vieux message, ce n'est pas à moi de l'effacer.
- Oui, peut-être que ce n'est pas à vous, mais voilà comme vous ne répondez que très rarement au téléphone, ce message renforce la confusion.
- C'est un vieux message, ce n'est pas à moi à de m'en occuper.
- Très bien. Et pourriez-vous me dire, pourquoi l'accueil répond si rarement au téléphone alors ?
- Là, j'ai décroché.
- Mais comment voulez-vous que le public s'informe de l'ouverture ou non de l'établissement ?
- Il y a le site internet.
- Oui mais il n'est pas à jour. Tout à l'heure, vous m'avez indiqué que la piscine fermait à 18H aujourd'hui, et sur le site il est mentionné qu'elle ferme à 19H.
- Ce n'est pas moi qui m'occupe du site.
- Ok, ce n'est pas vous qui vous occupez de ça non plus, mais vous pensez pouvoir faire remonter l'information afin de changer le message téléphonique et de modifier la page internet ?
- Non.
- Ah...
Sur ce, il raccroche.
À croire que c'est fait exprès ? À croire que le personnel entretient la confusion et l'exaspération du public. À croire que le personnel, en grève depuis... disons des lustres, n'obtenant pas gain de cause, sabote par tous les moyens possibles le fonctionnement des établissements afin d'en rendre l'accès de plus en plus difficile ? Non, je ne veux pas croire ça, je ne peux pas !
Le site de la Marie de Paris, par exemple :
Ce dimanche, c'était jour de grève comme d'habitude. Et le site internet de la Mairie de Paris indiquait les établissement fermés, 19 au total. Mais c'était sans compter les établissement fermés qui s'annoncent ouverts ! Alors, bien sûr, c'est plus commode, là encore, d'entretenir la confusion. Je veux dire, pour la Mairie de Paris c'est tout bénéf' ! Vaut mieux annoncer 19 établissements fermés que 21 par exemple, ça la fiche moins mal. C'est tout bénéf' aussi pour les employés qui comptent bien sur notre grogne pour servir leur combat : et quoi de mieux qu'un nageur qui trouve régulièrement portes closes d'autant plus si on lui "conseille" de se plaindre à la Mairie de Paris.
Car oui, il y a aussi ça d'étonnant, c'est à croire que les syndicats ont diffusé aux grévistes des "éléments de langage" : " Vous n'avez qu'à appeler la Mairie de Paris si vous n'êtes pas contente des grèves ! ", " Vous n'avez qu'à écrire à la Mairie de Paris si vous n'êtes pas contente des grèves ! ". En gros, on nous demande de servir de relais à un mouvement qui nous lèse... mais bien entendu !
Ce dimanche donc, méfiante comme je suis - expérimentée aussi - j'appelle la piscine Saint-Germain pour m'assurer qu'elle est bien ouverte comme indiqué sur le site. S'en suit un dialogue édifiant :
- Non, nous sommes fermés.
- Ah bon, mais pourtant sur le site, on indique l’établissement comme étant ouvert !?
- Ah bon ?
- Oui !
- Ben, nous sommes fermés.
- Mais ce n'est pas normal tout de même, vous pourriez actualiser le site !
Et là, vous n'allez pas me croire, ou croire que j'arrange la réalité pour mieux servir l'effet de répétition d'avec la Butte aux Cailles, mais voilà ce que mon interlocutrice me répond :
- Ce n'est pas moi qui m'en occupe.
- Et alors qui s'en occupe !? C'est d'autant plus étonnant que votre établissement était annoncé fermé ce matin. Et puis, plus tard dans la matinée, il a été annoncé comme ouvert. J'ai même trouvé ça étrange, mais comme je sais qu'il y a des piscines qui font grève sur une demi journée seulement...
- Je suis désolée, ce n'est pas moi qui m'en occupe.
- Et alors, pourquoi la personne qui s'en occupe a pris soin d'opérer ce changement ? Pour mieux diffuser une information erronée !?
- Ce n'est pas moi.
Voilà. Y a t-il encore un pilote dans l'avion ? Non. C'est à croire que ni la Mairie de Paris, ni les chefs d'établissement ne tiennent encore leur troupes et ne parviennent à conduire la barque. Mais alors qui fait la loi ???
La piscine Armand Massard, par exemple :
Samedi dernier, la veille du dimanche-jour-de-grève, je vais à la piscine Armand Massard.
Et oui, comme tous les parisiens, malgré mes obligations, je fait en sorte d'aller nager le samedi plutôt que le dimanche-jour-de-grève. Je me cale sur les desiderata des employés municipaux depuis des années, ça tombe sous le sens ! Depuis des années, oui, car comme tout le monde le sait : avant la grève des employés de ménage, il y a eu la grève des maîtres nageurs et avant ça encore, si ma mémoire ne me fait pas défaut, il y avait eu la grève des agents d’accueil.
Bref. Armand Massard, samedi après midi. J'arrive à l'accueil et hop, la faute à pas de chance, extinction générale des feux ! Plus d’électricité nulle part dans le centre commercial.
À l'accueil, on arrête immédiatement de distribuer les billets - pour ça, ils sont réactifs - tandis que les bassins sont évacués manu-militari - pour ça, ils sont réactifs. Les employés ignorent l'origine de la panne et nous demandent de patienter.
On patiente, je patiente mais ça ne sent pas bon : parce que les maîtres nageurs, sans plus attendre, rangent le matériel autour des bassins. C'est bizarre ça... Et ils ont vite fait de rassembler les planches et les pull buoy. C'est fou ce qu'un maître nageur peut être rapide lorsqu'il s'agit de ranger le matériel.
Bref, en quelques minutes tout est prêt pour fermer l’établissement mais voilà que, la faute à pas de chance, l’électricité est rétablie ! Mais dans le même temps, un employé de ménage déclare tout de go : " C'est pas la peine d'attendre, on rouvrira pas ! " Ah bon, pourquoi ? Non mais c'est vrai, la lumière est revenue ! Alors c'est sûr qu'ils ont rangé les planches, que demain c'est dimanche-jour-de-grève et que ce serait une bonne occas' de finir plus tôt mais c'est pas sympa ça, c'est pas très " service public ", non ?
Comme il passe à coté de moi, je demande à un maître nageur - très sympa, il y en a - s'il pense que l'établissement va rouvrir. Il me dit qu'il ne sait pas, que c'est au directeur d’établissement d'en décider quand les pompiers (présents sur place) lui auront fait un rapport d'incident. Logique, recevable, cohérent, on a beau être une nageuse un peu sur les dents, on est capable d'entendre ça. Mais alors, pourquoi l'employé qui fait le ménage a déclaré la fermeture ? C'est pas lui qui décide alors ? Ben, il faut lui dire, parce que, là, il a l'air de le croire...
Et il a bien raison ! À peine quelques minutes plus tard, on déclare l'établissement fermé. En même temps, je comprends, la lumière est rétablie mais les planches sont rangées. La caisse ferme à 16h30 devant un public perplexe bien que, il faut le dire, habitué au fatras quotidien des piscines municipales parisiennes. Certains demandent des explications qu'ils n'obtiendront pas ou alors ils n'obtiendront pas les mêmes... Ce qui est sûr c'est que c'est fermé. Que demain dimanche-jour-de-grève c'est fermé aussi. Et qu'il est annoncé une énième " fermeture exceptionnelle " pour travaux jusqu'à la fin du mois. J'imagine que ça doit être les travaux des travaux de cet été ou alors la vidange de la vidange de cet automne.
Voilà.
C'est pas grand chose et, certes, il y aurait encore beaucoup - tellement ! - d'anecdotes à raconter mais c'est déjà ça et ça fait du bien !
Ça soulage un peu de déclarer publiquement : je crois que la Mairie de Paris et ses employés se foutent de nous !
Mais soyons positifs, il nous reste les applications I-Phone et Android (Un grand merci à la Mairie de Paris, qui à défaut d'être capable de résoudre le conflit social, a mis en place ce système D !) pour nous entraider que je vous invite à utiliser davantage :
http://www.paris.fr/pratique/pratique...Soyons solidaire et prévenons-nous dès que l'un d'entre nous voit une mare d'ouverte.
Coin-coin !
Anne.